Comme un clin d’œil à la série Empire, Charles Fréger décline ici une garde royale miniature. Sous les coiffes et leur jugulaire, les visages poupons de jeunes garçons, tous membres de la garde du parc Tivoli. Situé en plein centre de Copenhague, Tivoli est à la fois un parc d’attraction et de loisirs, on y croise parmi ces attractions un bateau pirate, un théâtre de pantomime et une garde, dont la constitution remonte à la création du parc, en 1843. Les garçons – nulle fille admise – sont tous volontaires. Outre monter la garde, ils paradent et jouent de la musique. Charles Fréger, impressionné par la volonté et la détermination de ces enfants, tout à leur fonction, choisit de les photographier dans une facture qui puisse donner la mesure de leur solennité. Le protocole sera donc le même que celui adopté pour la série Empire notamment. Rien dans le champ ne vient indiquer que nous sommes dans un parc d’attraction. Le fond neutre d’une salle quelconque, un cadrage en plan américain, une pose de face ou de profil, le regard dans celui du photographe. Les gardes de Tivoli sont une affaire sérieuse pour le pays, ils ont intégré le panthéon des figures incontournables de la mythologie populaire danoise. On les retrouve facilement çà et là représentés sous forme de logos, de peluches, de jouets. La photographie ici, loin de les « gadgétiser », s’accorde à la rigueur militaire dont ces garçons témoignent.