Le festival des éléphants de Jaipur, Rajasthan, a lieu chaque année au mois d’avril.
Il a toutes les apparences d’un concours de beauté dont les participants seraient éléphants et maouts élégants. Dans cette série photographique, c’est bien l’éléphant, au centre de l’image qui fait l’objet du portrait tandis que son maout semble être le prolongement du corps du mastodonte. Comme à son habitude, Charles Fréger choisit de photographier en dehors de l’événement, nous sommes donc hors période du festival et les éléphants sont peints et ornés expressément pour la prise de vues. À l’image des séries Fantasias ou Wilder Mann, le sujet est transplanté dans l’environnement que le photographe estime lui être « naturel ». L’éléphant quitte le milieu urbain et pose dans une nature rocailleuse, sous une lumière éblouissante. La trompe parfois relevé, lil se présente de trois-quarts. La contre-plongée de la prise de vue hisse l’animal à un rang dominant et sculptural. Ici, il est à la fois sujet, support de motifs peints et de trompe-l’oeil : rosaces et fleurs exotiques, lions en chasse, serpents comiques et oiseaux majestueux croisent dauphins, étoiles ou bariolages extraordinaires.
Ces couleurs lumineuses du festival de Jaipur font leur sortie la semaine de la fête de Holi. C’est alors que dans toute l’Inde, la population euphorique se jette des pigments de couleurs… et tous de célébrer la joie de vivre : le vert pour l’harmonie, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité, le rouge pour la joie et l’amour.