LUX est une commande du Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, à Luxembourg. Trois ans séparant la commande initiale de l’ouverture du musée, il sera possible au photographe de se rendre dans le pays à de très nombreuses reprises et de donner à la série une dimension ample. Au cours de ses voyages à travers le territoire, il rencontre une grande diversité de groupes et autant d’environnements : écoles de danse, d’équitation, chorales, fanfares, clubs de football, de majorettes, de natation, jusqu’à l’armée. Cette accumulation permet de suggérer une densité d’activités, une vitalité, et de contrer l’idée selon laquelle le Luxembourg serait un pays en mal d’identité uniquement peuplé d’employés de banques.
LUX dessine, de par l’ampleur du projet, agglomérant plusieurs sous-ensembles, une cartographie des territoires que le photographe a fait siens au cours des années précédentes. Là, dans ces sujets qu’il connaît pour les fréquenter déjà depuis plusieurs années maintenant, il prend des libertés vis à vis de son protocole de prises de vues. Il expérimente : ici il fait ses armes avec le portrait à cheval, se préparant à la future série Empire, là, il s’en tient au profil strict de danseuses, ou encore plonge le modèle dans son milieu, le bassin de la piscine, avec ces nageuses la tête au ras de l’eau, le corps perdu dans des limbes bleutées. À mesure que le photographe parcourt le Luxembourg et dénombre ses communautés, il trace la carte de son territoire photographique et y appose des reliefs nouveaux.