Jockeys

Bord de mer, côte normande, Deauville, ville – entre autres loisirs – de course équestre. Charles Fréger revient aux chevaux. Lui aussi, comme de nombreux peintres au XIXe siècle s’y sont exercés, s’essaie régulièrement à saisir l’animal. Le faire rentrer et tenir dans son cadre, l’orchestration visuelle des pattes, de la queue, du port de tête, atteindre l’image harmonieuse. A fortiori ici, le cheval est de course, non de garde ; le contraindre à l’arrêt est une gageure. Mais si Charles Fréger retourne au thème équestre, c’est pour l’homme qui lui tourne autour et le monte : le jockey. Au centre d’apprentissage de Deauville, ville commanditaire de cette série, il observe, comme il a pu le faire lors de travaux précédents consacrés aux milieux d’apprentissage, Pattes blanches ou Bleus de travail, les gestes répétés, la panoplie d’attitudes adoptées pour faire corps avec le métier. D’une photographie à l’autre, d’une casaque de satin jaune à une autre barrée d’orange et de bleu, on observe à notre tour le mimétisme dans la tenue d’une cravache, le déhanché, et les postures apprises pour permettre de garder l’équilibre sur le cheval au galop.