2Nelson

Il avait déjà photographié des lutteurs dans sa ville, Rouen. Il connaissait aussi les planches de chronophotographies d’Eadweard Muybridge et les polyptiques de Francis Bacon. Ici, dans le cadre d’une résidence attribuée par la ville de Clermont-Ferrand, il entreprend de réaliser des portraits de lutteurs à l’arrêt, le corps figé dans une figure de lutte, parfois celle désormais interdite du double nelson. Gelés dans leur prise, les corps enchevêtrés se succèdent, comme des études de formes. L’image recherche la fusion des corps, comme le suggère encore le titre de la série : deux entités accolées pour n’en faire qu’une. Les photographies réalisées seront ensuite agencées en triptyques, rendant la référence à Bacon d’autant plus explicite. Avec 2Nelson, le photographe fait le chemin inverse de celui emprunté par le peintre. L’image de la peinture en tête, il s’ingénie à imaginer un autre document qui aurait pu inspirer le peintre.