Di tu

En vietnamien, « Di tu » désigne le fait de devenir bonze. Pour cette série, faite à Hue, le photographe se rend dans quatre pagodes et écoles de bonzes et bonzesses. C’est sa deuxième incursion en Asie, après la série Rikishi. Le bonze, comme le lutteur de sumo, est un archétype de la culture asiatique. Le photographe ne cherche pas ici à saisir le spirituel derrière l’habit et, évoluant au sein de la pagode, il s’intéresse davantage aux corps adolescents et à leur façon de se mouvoir dans un environnement de règles. Garçons et filles se prêtent tout autant à l’exercice de la pose que de jeunes collégiens, prompts aux mêmes attitudes frisant parfois la défiance. L’impression étonnante qu’il se trouve face à un gang – si ce n’est que ses membres sont vêtues plutôt sobrement – le saisit parfois. Les chapeaux coniques scandent le paysage de champ de riz et les silhouettes torves des bonzaï, dont il revient aux bonzes de s’occuper, se répètent. La taille méticuleuse et régulière de l’arbre évoque un milieu où les corps évoluent et grandissent, aussi contraints que les branches de ces troncs les enserrant.