Glögg

Un lycée de la banlieue de Stockholm. L’artiste l’avait visité des années auparavant alors qu’il était en lycée agricole, s’il y retourne désormais c’est pour s’intéresser à la fête de l’Italienne Sainte Lucie. Très populaire en Suède, elle donne lieu, le 13 décembre de chaque année, à des processions chantées dans les lieux publics tels que les écoles, les centres commerciaux ou les maisons de retraite. Des jeunes filles, habillées de blanc et couronnées de chandelles, incarnent Sainte Lucie et défilent accompagnées de « Tarna », semblables à des pages ou demoiselles d’honneur (jeunes filles également vêtues de blanc, la tête coiffée d’une couronne de fleurs) et de « Tomte » (en rouge) aux allures de lutin. C’est alors que l’on consomme le « glögg », ce vin épicé, largement distribué. Pour ce sujet inspiré par la religion, la série emprunte à la forme du polyptique. Sainte Lucie occupe la place centrale, les photographies s’organisant ensuite en diptyque. On reconnaîtra dans la présence de ces deux musiciens, la référence aux anges musiciens tels qu’ils figurent dans le retable de L’Adoration de l’agneau mystique de Van Eyck. La simplicité de l’habit blanc rend la tenue de ville soudain bruyante, exprimant d’une voix forte le maillage d’influences auquel est soumis le corps adolescent.